Questions fréquemment posées
Le factoring est un service financier où une entreprise cède ses créances commerciales à une société spécialisée, appelée une société de factoring ou une société d'affacturage. En échange, elle obtient un paiement anticipé couvrant une partie importante du montant des factures. La société de factoring prend alors en charge la gestion administrative ainsi que le recouvrement des créances. De plus, il est souvent possible d’opter pour une couverture contre le risque d’insolvabilité de vos clients, ce qui renforce la sécurité financière de l’entreprise.
Le factoring a pour principal objectif de permettre aux entreprises d’accéder rapidement à des liquidités, sans dépendre des délais de paiement de leurs clients. Il contribue à réduire le risque d’impayés, tout en améliorant la trésorerie. En outre, le factoring offre une meilleure gestion des risques financiers et libère des capitaux supplémentaires, favorisant ainsi la croissance et les investissements de l’entreprise.
Étape 1 : Vente de factures
Votre entreprise fournit des biens ou des services à un client et envoie des factures avec des conditions de paiement de 30 à 90 jours. Au lieu d'attendre le paiement, vous pouvez choisir de transférer ces factures par le biais d'une cession à une société de factoring. Pour qu'une facture soit valablement transférée, il est nécessaire d'en informer le débiteur. À cette fin, le transfert doit être spécifiquement mentionné sur la facture.
Étape 2 : Préfinancement
Une fois que vous avez vendu vos factures à la société de factoring, vous recevez une avance sur le montant total, généralement comprise entre 75 % et 98 % de la valeur des factures. Avant cette avance, la société de factoring effectue les vérifications contractuelles nécessaires. Cette avance est considérée comme un préfinancement et est souvent transférée sur votre compte dans les 24 heures.
Étape 3 : Gestion de recouvrement
La société de factoring prend ensuite en charge la gestion des créances et procède au recouvrement des paiements à l’échéance. Dans un contrat "sans recours", elle assume le risque d'impayé. Dans un contrat "avec recours", ce risque demeure à la charge de votre entreprise.
Étape 4 : Solde et indemnisation
Lorsque le client paie la facture, la société de factoring vous verse le solde restant, c'est-à-dire le montant total de la facture moins l'avance et les frais de service. En cas de non-paiement, si vous avez un contrat "sans recours", l’assurance intervient pour couvrir la perte. Dans un contrat "avec recours", vous êtes tenu de rembourser l’avance après un délai convenu, généralement 60 à 90 jours après la date d'échéance.
Amélioration de la liquidité
Le principal atout du factoring est l'accès immédiat à des liquidités. Les sociétés de factoring versent généralement les fonds dans un délai de 24 heures, vous permettant ainsi de financer votre croissance, d'investir ou de régler vos fournisseurs plus rapidement. Contrairement à un prêt bancaire, cette solution s'adapte automatiquement à la croissance de votre entreprise.
Flexibilité pour les clients
Le factoring vous offre la possibilité de proposer à vos clients des délais de paiement plus longs. La majorité des sociétés de factoring acceptent des délais de règlement allant jusqu’à 90 jours, vous conférant un avantage compétitif non négligeable.
Évaluation du crédit
En prenant en charge le risque de non-paiement, les sociétés de factoring évaluent la solvabilité de vos clients. Cela vous garantit de collaborer avec des entreprises financièrement fiables.
Réduction des risques
Les sociétés de factoring assument le risque de défaillance dans les limites de crédit convenues. Vous êtes ainsi protégé contre l'insolvabilité totale (faillite) et l'insolvabilité présumée, lorsque le paiement est en retard de 90 jours. Cela renforce votre sécurité financière et limite les risques de créances irrécouvrables.
Gain de temps
Un autre avantage majeur du factoring est qu'il vous libère des tâches liées à la gestion des créances. Le suivi des débiteurs, le recouvrement et la gestion des arriérés sont pris en charge par la société de factoring. Vous pouvez ainsi vous concentrer pleinement sur les activités stratégiques de votre entreprise, sans vous soucier de la gestion de la trésorerie.
Le factoring se décline en plusieurs formes, mais son principe de base reste le même : une société de factoring rachète vos factures impayées, vous offrant ainsi une avance immédiate sur une partie de leur montant.
- American style-factoring: Populaire auprès des FinTechs et des PME, cette forme de factoring permet de financer jusqu’à 98 % du montant de vos factures. Vous ne payez qu’une commission, généralement comprise entre 1,8 % et 5 % du chiffre d’affaires, sans frais d’intérêts supplémentaires. De plus, vous avez la liberté de sélectionner les factures ou débiteurs à inclure dans le programme. Les factures qui ne remplissent pas les conditions ne sont tout simplement pas cédées, et aucun frais n'est appliqué sur celles-ci.
- Factoring traditionnel: Proposé principalement par des sociétés de factoring affiliées à des banques, ce modèle finance entre 60 % et 90 % de vos créances. La commission de factoring varie entre 0,1 % et 3 % du chiffre d'affaires, mais le financement se fait par le biais d'un compte à vue, sur lequel vous payez également des intérêts sur le montant avancé. Contrairement à l'American Style, vous êtes obligé de céder toutes vos factures sauf si elles sont payées au comptant. Cette forme de factoring convient particulièrement aux grandes entreprises.
Une autre distinction concerne le fait de reprendre ou non le risque des impayés :
- Factoring sans recours: Dans cette forme, la société de factoring prend en charge le risque de défaillance du débiteur. Vous devez obtenir une limite de crédit approuvée pour chaque débiteur, garantissant ainsi vos factures contre le risque d'insolvabilité, mais uniquement jusqu’à cette limite. Cependant, les litiges commerciaux ne sont pas couverts.
- Factoring avec recours: le risque d'un impayé du débiteur reste à votre charge, ce qui signifie qu'en cas de défaillance, vous devrez rembourser les montants financés. Plus précisément, dès qu'une facture est en retard de paiement (généralement 60 jours), le financement des nouvelles factures sera utilisé pour ce remboursement. Pour résoudre en partie ce problème, il est généralement possible de laisser la société de factoring devenir bénéficiaire de votre contrat d'assurance-crédit. Dans ce cas, la société de factoring ne financera que dans le cadre des limites de crédit émises. Toutefois, en cas de défaillance, vous devrez toujours rembourser le financement à la société de factoring en premier lieu. En effet, la société de factoring ne veut pas attendre le remboursement - beaucoup plus tardif - de l'assureur.
Par ailleurs, le factoring est également nommé en fonction de la manière dont vos débiteurs sont informés du factoring :
- Factoring notifié: Dans cette configuration, vos débiteurs sont informés de la cession des factures via une mention sur la facture précisant que le paiement doit être effectué directement à la société de factoring. Il s'agit de la méthode la plus transparente et juridiquement contraignante.
- Factoring confidentiel: Dans cette forme de factoring, les débiteurs ne sont pas informés du transfert des factures. La gestion des débiteurs reste alors généralement entre les mains du client de factoring. Bien que cette méthode soit moins étanche sur le plan juridique - car le transfert n'est exécutoire qu'après notification officielle au débiteur - le numéro de compte bancaire figurant sur la facture reste celui de la société de factoring. Toutefois, si le débiteur paie directement au fournisseur, ce paiement est généralement considéré comme valable. Cette forme de factoring est principalement utilisée par les sociétés de factoring bancaires dans les grandes entreprises.
On parle beaucoup du factoring. Par ignorance, il y a aussi beaucoup de contre-vérités. Voici quelques thèses qui sont ensuite démenties ou confirmées :
Thèse 1 : « Le factoring n'est pas possible si je n'ai qu'un ou deux clients »
C'est l'une des plus grandes idées fausses. Les sociétés de factoring traditionnelles liées aux banques ont souvent des limites de concentration, où un client est autorisé à représenter un maximum de 20 % de votre portefeuille total afin de réduire le risque de défaillance. Cela leur permet de limiter l'impact en cas de litiges ou d'impayés.
Toutefois, de nombreuses sociétés de factoring "American Style" n'appliquent pas cette limite. Elles acceptent même des contrats avec un seul débiteur, à condition que chaque facture soit approuvée au préalable par le débiteur. Elles minimisent ainsi le risque de litiges inattendus et les entreprises ayant un nombre limité de clients peuvent toujours recourir au factoring.
Thèse 2 : « Les entreprises de construction ne peuvent pas recourir au factoring».
Il s'agit d'une idée fausse très répandue. Le problème des entreprises de construction réside dans l'obligation de retenue qui s'applique lorsqu'un entrepreneur est en retard de paiement de l'ONSS ou de la TVA. Dans ce cas, le débiteur doit effectuer des paiements directement aux authorités fiscales belges, ce qui constitue un risque pour les sociétés de factoring.
Néanmoins, de nombreuses sociétés de factoring "American Style" sont disposées à financer des entreprises de construction, à condition qu'il y ait un suivi adéquat et que le taux de financement soit adapté aux risques spécifiques du secteur. Par conséquent, le factoring reste une option viable pour les entreprises de construction également.
Thèse 3 : « Les factures anticipées ne peuvent pas être affacturées ».
Cette affirmation est correcte. Les sociétés d'affacturage ne financent que les factures portant sur des biens ou des services qui ont été entièrement livrés au moment de la facturation. Même si un débiteur accepte une livraison partielle, le risque d'un litige subsiste si le reste de la livraison ne se concrétise pas. Ce risque est trop important pour les sociétés de factoring, ce qui rend les factures anticipées ou intermédiaires inéligibles à l'affacturage.
Thèse 4 : « L'affacturage est réservé aux entreprises en difficulté financière ».
Cette idée est dépassée. En Belgique, pas moins de 20% du produit national brut est financé par le factoring, soit plus de 80 milliards d'euros. L'affacturage est donc loin d'être un phénomène marginal. En outre, les banques sont devenues de plus en plus prudentes dans l'octroi de crédits aux PME, ce qui fait de le factoring une alternative plus attrayante et plus flexible pour les entreprises en croissance. En effet, le financement croît automatiquement avec le chiffre d'affaires.
De plus, l'affacturage est reconnu par l'Union européenne comme un élément essentiel de l'économie ; un règlement de 2021 stipule que votre client ne peut pas vous interdire de faire de l'affacturage.
Affirmation 5 : « Le factoring coûte cher »
Cela dépend du point de vue. Si l'on considère le factoring uniquement comme une forme de crédit, il peut sembler plus cher que d'autres options de financement. Mais le factoring offre bien plus qu'un simple financement : il apporte de la flexibilité, soutient la croissance, vous décharge de la gestion des débiteurs et du recouvrement des créances, offre une protection contre les impayés et effectue des vérifications préalables de la solvabilité de vos clients. Ces services supplémentaires permettent aux entrepreneurs d'économiser beaucoup de temps et de soucis, ce qui fait du factoring un investissement rentable. En particulier pour les entreprises à croissance rapide, les avantages dépassent souvent largement les coûts.
Le factoring a vu le jour dans les années 1960 et 1970 en tant que service financier distinct. En raison de la nature et de la compétitivité de ce service, les banques ont rapidement souhaité proposer elles-mêmes des services de factoring. À la fin du XXe siècle, toutes les grandes banques avaient acquis une société de factoring, si bien que le factoring est devenu un produit bancaire. Les banques ont rebaptisé le factoring en « commercial finance » pour le faire ressembler davantage à un produit bancaire traditionnel, bien que le service de base soit resté le même.
Au cours des 20 dernières années, ces produits de « factoring bancaire » ont été de plus en plus intégrés dans les structures bancaires. Par conséquent, les clients potentiels du factoring sont désormais plus souvent évalués en fonction de critères bancaires, ce qui peut entraîner des conditions et des restrictions plus strictes.
Parallèlement, l'essor des sociétés Fintech a fait émerger une nouvelle génération de sociétés de factoring, qui se recentrent sur l'activité de l'entreprise et la qualité de ses débiteurs. Aux Pays-Bas, ces sociétés Fintech contrôlent déjà 50 % du marché. En Belgique, en revanche, ce développement est encore un peu à la traîne.